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Histoire du Cameroun

Les premiers habitants du Cameroun furent probablement les Baka, également appelés Pygmées. Ils habitent toujours les forêts des provinces du sud et de l’est.
* Ier millénaire av. J.-C. : la zone couvrant le sud-ouest de l’actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria aurait été le berceau des peuples de langue bantoue.
La première allusion historique aux côtes camerounaises se trouverait dans le récit dit périple d’Hannon, d’après un texte grec très controversé. Au Ve siècle av. J.-C., ce Carthaginois aurait atteint le Mont Cameroun qu’il baptisa le « Char des Dieux ». En fait, d’après les témoignages archéologiques, les Carthaginois ne semblent pas être allés au sud d’Essaouira.

Les colons portugais

En 1472, les marins du Portugais Fernando Pó entrent dans l’estuaire du Wouri, s’extasient devant l’abondance des crevettes dans le cours d’eau qu’ils appellent aussitôt Río dos Camarões. Les marins anglais adoptèrent ce nom en l’anglicisant, d’où le nom actuel de Cameroun.

Les autres colons

En 1472, les marins du Portugais Fernando Pó entrent dans l’estuaire du Wouri, s’extasient devant l’abondance des crevettes dans le cours d’eau qu’ils appellent aussitôt Río dos Camarões. Les marins anglais adoptèrent ce nom en l’anglicisant, d’où le nom actuel de Cameroun.
Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Après les contacts avec les européens débutent des échanges commerciaux, y compris la traite négrière avec bien souvent la complicité des chefs de tribus du littoral, l’introduction du christianisme et le démantèlement progressif de l’organisation politique existante (comme le Royaume Bamoun).
Sous prétexte de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent en 1884 leur protectorat. Afin d’assurer l’essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d’écoles et d’hôpitaux et création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile, etc.). Le prix à payer est cependant élevé pour les indigènes, qui sont soumis au travail forcé et aux châtiments corporels. Les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Grande Guerre, en 1918 : la Société des Nations confie la partie orientale (la plus grande) à la France, et la zone occidentale (deux poches limitrophes du Nigeria) au Royaume-Uni. Chacun de ces deux pays imprimera sa marque à « son » Cameroun, la France adoptant la politique de l’assimilation et le Royaume-Uni celle de l’indirect rule.

Après la seconde guerre mondiale

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l’UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l’indépendance et la réunification avant d’être interdit puis lourdement réprimé par le pouvoir colonial français en pays Bassas et en pays Bamileke. L’indépendance de la zone française est proclamée le 1er janvier 1960 et la réunification a lieu l’année suivante avec la partie sud de la zone britannique, la partie nord ayant opté pour l’union avec le Nigeria. Il s’ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l’U.P.C., et l’ALNK, son « Armée de libération nationale Kamerounaise », par le nouveau gouvernement avec l’assistance de la France, qui durera jusqu’à la fin des années 1960 [4]. Le 20 mai 1972, un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.

La marche vers l’Indépendance

Le 21 octobre 1946 : Le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), mouvement de lutte pour l’indépendance du Continent noir voit le jour ; l’UPC devient la section camerounaise de cette organisation panafricaine qui regroupe la quasi-totalité des pères fondateurs des indépendances africaines.

Le 10 Avril 1948 : Naissance de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) à Douala ayant pour SG Ruben Um Nyobè ; premier parti politique créé à Douala qui formule clairement la question de l’indépendance et de la réunification du pays. Ses compagnons de lutte les plus prestigieux au rang desquels on peut citer Félix Roland Moumié, Président, Ernest Ouandié et Abel Kingué (tous deux Vice présidents), Ossendé Afana et bien d’autres.

Le 12 décembre 1952 : Premier réquisitoire de Um Nyobè aux Nations Unies intitulé « Que veut le Cameroun » pour dénoncer la lenteur de la France dans la mise en œuvre des réformes au Cameroun alors pupille des Nations Unies. Après une nouvelle tribune à l’ONU en Décembre 1953, il demande à la France, l’organisation d’un référendum sur l’indépendance et la Réunification en Janvier 1954.

Le 25 mai 1955 : Premier grand soulèvement populaire réprimé par la force coloniale. Um Nyobè est sous étroite surveillance, le parti est dissout et les principaux leaders prennent le chemin du maquis.

Le 13 juillet 1955 : Dissolution de l’UPC par l’administration française.

Le 23 juin 1956 : Gaston Deferre Ministre d’outre mer par la loi cadre communément appelée Deferre, donne la semi autonomie aux peuples indigènes.

Le 13 mai 1957 : André Marie Mbida leader du Bloc Démocratique Camerounais (BDC)est nommé Premier ministre. Jugé plutôt brutal et quasiment incontrôlable par le colon français, il est remplacé quelques mois plus tard..

Le 11 février 1958 : Le Premier ministre André Marie Mbida perd ses fonctions.

Le 18 février 1958 : Ahmadou Ahidjo est nommé Premier ministre.

Le 13 septembre 1958: Um Nyobè tombe sous les balles de l’armée coloniale française.

Le 1er janvier 1960 : la France proclame l’indépendance du Cameroun Oriental.

L’Indépendance & la Réunification

Le 1er janvier 1960 : Le Cameroun Oriental est déclaré souverain et indépendant.

Dès le Jour de l’an 1960, le Cameroun est le premier pays à ouvrir la longue parade des indépendances africaines. Le Cameroun est alors un pays à part à tous points de vue. Protectorat allemand (juillet 1884 ) ; puis, mandat de la Société des Nations (en juillet 1919) à la France et à l’Angleterre d’administrer le Cameroun en deux territoires distincts, et pour finir pays sous tutelle de l’ONU (26 juin 1945). Le Cameroun n’a jamais été une « colonie ». C’est aussi sur son sol qu’a eu lieu la première guerre de libération de l’Afrique noire française sous l’impulsion de l’UPC, l’Union des populations Cameroun, de Ruben Um Nyobe.

Le 21 février 1960 : Référendum constitutionnel.

Le 5 mai 1960 : Ahmadou Ahidjo est élu Président de la République et a pour Premier ministre Charles Assalè.

Le 3 novembre 1960 : Mort par empoisonnement à Genève de Félix Roland Moumié, Président de l’UPC.

Le 11 février 1961: Sous l’impulsion de la Grande Bretagne, le Cameroun britannique doit faire le choix de son territoire. La Grande-Bretagne impose le choix à ce dernier, au cours d’un plébiscite, entre l’indépendance dans le cadre de la fédération nigériane ou l’indépendance dans le cadre d’une union avec la République indépendante du Cameroun. Les résultats du plébiscite partagent la poire en deux, la partie Nord du Cameroun britannique se rattache au Nigeria tandis que la partie Sud s’unit au Cameroun français devenu indépendant.

Après ce plébiscite, des négociations en vue de trouver la constitution idoine pour les deux Cameroun sont engagées par les hommes politiques camerounais des deux rives du Moungo.

Le 12 février 1961 : La partie nord du Cameroun britannique se rattache au Nigéria.

Du 16 au 21 juillet 1961 : La Conférence de Foumban : les protagonistes optent pour la fédération. Le choix de cette option reposait cependant sur un malentendu car les leaders des deux délégations Ahmadou Ahidjo et John Ngu Foncha, n’avaient pas la même vision de la fédération. Foncha acceptait la fédération tout en pensant à la confédération où Buéa jouerait véritablement le rôle de capitale d’un Cameroun occidental suffisamment autonome.

Ahmadou Ahidjo, quant à lui, acceptait la fédération tout en considérant qu’elle n’était qu’une étape vers un État unitaire où Yaoundé deviendrait la seule et véritable capitale du Cameroun.

Le 14 août 1961 : La Constitution fédérale est adoptée : Ahmadou Ahidjo devient Président de la République et John Nguh Foncha, Vice président.

Le 1er Octobre 1961 La partie sud du Cameroun britannique accède à son tour à l’Indépendance, en se rattachant officiellement à la République du Cameroun ; Ainsi naît la République Fédérale du Cameroun. Pour autant le malentendu évoqué plus haut n’était pas levé. Au contraire, Ahmadou Ahidjo, devenu Président de la République Fédérale adopta une stratégie visant à amener les leaders politiques du Cameroun occidental à entrer dans ses vues.

1962 : Le franc CFA devient monnaie officielle du Cameroun.

Le 15 mars 1966 : OSSENDE Afana, premier économiste d’Afrique noire et dirigeant de l’UPC est tué sous maquis à l’Est du Cameroun.

Le 1er septembre 1966 : Naissance de l’Union Nationale Camerounaise (UNC). Ahmadou AHIDJO obtient une première victoire : tous les partis politiques du Cameroun occidental et certains du Cameroun oriental acceptent de se saborder afin de former, avec l’Union Camerounaise, l’UC, un parti unifié. C’est dans le cadre de ce dernier, l’Union Nationale Camerounaise, l’UNC que furent élaborées toutes les réflexions et les démarches qui allaient aboutir, le 20 mai 1972, à la création de l’État unitaire.

Au-delà de cette évolution vers l’État unitaire, l’État fédéral fut confronté à la contestation de la légitimité du pouvoir que détenait Ahidjo depuis le 1er janvier 1960. En effet, une frange de la population camerounaise sous obédience de l’Union des Populations du Cameroun, l’UPC estimait que l’indépendance octroyée par les Français n’était qu’un simulacre et que Ahidjo n’était qu’un valet de la colonisation qu’il fallait combattre. Les leaders de l’UPC en exil déclenchèrent ainsi une insurrection armée dès la proclamation de l’indépendance, insurrection qui allait cependant connaître des débordements par certains des cadres dirigeants du mouvement nationaliste, se transformant quelquefois en actes de brigandage, de banditisme et en règlements de compte. Ahidjo, aidé en cela par les Français, allait mener une lutte sans merci contre ceux qu’il considérait alors comme des rebelles. La victoire fut de son côté car non seulement il bâillonna l’opposition intérieure à travers l’ordonnance de mars 1962 mais encore, les leaders de l’UPC en exil furent tués l’un après l’autre. Le dernier d’entre-eux, revenu au Cameroun pour organiser de l’intérieur la lutte armée, Ernest Ouandié fut arrêté, jugé dans un procès resté célèbre qu’on appela procès Ouandié-Ndongmo, et condamné à la peine capitale.

Le 28 mars 1970 : Ahmadou Ahidjo renouvelle son mandat à la magistrature suprême,avec comme Vice président, Salomon Tandeng Muna qui cumule cette fonction avec celle de Premier ministre.

Le 15 janvier 1971 : Fusillade sur la place publique d’Ernest OUANDIE, Vice président et denier chef historique de ‘UPC.

Le 20 mai 1972 : Référendum portant réunification des Cameroun oriental et occidental.
Le Cameroun devient République Unie du Cameroun.

L’Unification

Le 20 mai 1972 : Le Cameroun est déclaré République Unie.

Le 30 juin 1975 : Paul BIYA est nommé Premier ministre de la République Unie du Cameroun.

Le 4 Novembre 1982 : Ahmadou Ahidjo démissionne de ses fonctions de Chef d’Etat de la République Unie du Cameroun contre toute attente et demande au peuple camerounais d’accepter son successeur constitutionnel à la magistrature suprême, en la personne de Monsieur Paul BIYA, jusque là Premier ministre.

Le 6 Novembre 1982 : Paul BIYA prête serment et devient Président de la République avec comme Premier ministre Bello Bouba Maigari.

L’Alternance

L’ère connaît une évolution en deux phases. La première qui va de 1982 à 1990 est consacrée à la maîtrise et à la gestion de la transition et la seconde qui commence en 1990 consacre la renaissance des libertés, politiques au Cameroun.

La démission d’Ahmadou Ahidjo et l’accession de Paul Biya semblaient indiquer des lendemains harmonieux au Cameroun car, dans son discours d’investiture, Paul Biya se prononça pour la continuité dans la fidélité à une institution et à un homme, son illustre prédécesseur. Très vite cependant, des fissures apparurent dans ce bel édifice car, tout en se prononçant pour la continuité, Paul Biya plaça son régime sous la bannière de la rigueur et de la moralisation, mots encore inconnus dans le langage politique camerounais. Des inquiétudes se firent jour çà et là et, Ahmadou Ahidjo, qui n’avait pas abandonné la direction du parti UNC à son successeur, crut utile de passer par ce canal pour reprendre d’une main ce qu’il avait donné de l’autre. Il annonça le 31 janvier 1983 que l’UNC avait la prééminence sur l’État et il s’employa à le démontrer sur le terrain par des entorses protocolaires.

La fissure devint de plus en plus cassure et Paul Biya chercha à maîtriser et à gérer le pouvoir qu’il détenait. Il procéda à des remaniements ministériels, nommant de préférence des hommes à lui au détriment de ceux choisis par son prédécesseur. Le Cameroun entra alors dans une sorte de bicéphalisme qui donna lieu à des complots, des tentatives d’assassinats des procès et des condamnations. La crise la plus profonde dans cette bataille pour la maîtrise effective du pouvoir au Cameroun eut lieu le 6 avril 1984 lorsque certains officiers de l’armée camerounaise reconnus dans leurs faits et gestes, comme proches de l’ex Président de la République organisèrent un coup d’État pour renverser le président Paul Biya. Cette tentative de coup d’État échoua entraînant par ce fait même des procès.

L’échec de ce coup d’État libéra totalement Paul Biya de l’emprise de son illustre prédécesseur. Pour matérialiser cette émancipation, le Président Paul Biya prit une série d’options politiques marquant clairement la fin du bicéphalisme et la maîtrise d’un pouvoir dont il était désormais le seul et légitime propriétaire. C’est ainsi qu’il décida, sans transition, de passer de la République Unie à la République du Cameroun, d’organiser le quatrième congrès de l’UNC (à Bamenda, Province du Nord Ouest) au cours duquel l’UNC fondé par Ahmadou Ahidjo devint le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) avec pour fondateur Paul Biya. Il convoqua également les électeurs pour des présidentielles anticipées afin de se donner une légitimité populaire. Par ces actes, Paul Biya devint le véritable président de la République et put alors engager la seconde phase de sa gestion politique du Cameroun, celle qui est consacrée à la renaissance des libertés politiques.

Le 22 août 1983 : Tentative de coup d’Etat par des proches de l’ex président Ahmadou Ahidjo.

Le 27 août 1983 : Ahmadou Ahidjo démissionne de ses fonctions de Président national de l’UNC.

Le 14 septembre 1983 : Paul BIYA est élu Président de l’UNC.

Le 14 Janvier 1984 : Paul BIYA est élu Président de la République du Cameroun.

Le 21 janvier 1984 : Passage de la République Unie du Cameroun à la République du Cameroun.

Le 6 avril 1984 : Tentative de coup d’Etat par une fraction minoritaire de la garde républicaine.

Le 24 mars 1985 : L’Union Nationale Camerounaise devient Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) lors d’un Congrès extraordinaire à Bamenda, dans la province du Nord ouest.

L’Ouverture démocratique

Le 5 décembre 1990 : Instauration du multipartisme.

Le 19 décembre 1990 : Promulgation d’une série de lois sur les libertés publiques,
qui ouvrent la voie à la libération totale de la vie socio-politique, économique et culturelle au Cameroun :

Avril 1991 : Création du poste de Premier ministre, Chef du Gouvernement par majorité parlementaire, conformément à la loi portant révision constitutionnelle du 23 avril 1991.

Le 27 juin 1991 : Elévation au stade de héros national des principaux acteurs de la lutte pour la libération du Cameroun.

Le 1er mars 1992 : Premières élections parlementaires pluralistes.

Le 11 octobre 1992 : Paul Biya est élu Président de la République devant Ni John Fru Ndi, à l’issue d’un scrutin présidentiel pluraliste.

1994 : Tension croissante entre le Cameroun et le Nigeria à propos de la souveraineté sur la péninsule de Bakassi, riche en pétrole.

Janvier à mai 1996 : Affrontements entre le Cameroun et le Nigeria à propos de la péninsule de Bakassi. Les deux pays finissent par accepter une médiation de l’ONU.

Le 21 janvier 1996 : Premières élections municipales pluralistes.

18 janvier 1996 : Adoption d’une nouvelle Constitution.

10 octobre 2002 : La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye accorde la souveraineté de la péninsule de Bakassi au Cameroun. Le Nigeria dénonce ce jugement.

11 octobre 2004 : Réélection du Président Paul BIYA à la Magistrature suprême (1997/ 1992/ 1988).

14 août 2008 : Signature de l’accord de rétrocession de la péninsule de Bakassi au Cameroun à Calabar, capitale de l’État nigérian de Cross River, dont dépendait Bakassi.

20 mai 2010 : Début des commémorations de l’indépendance et de la Réunification du Cameroun.

AUTRES GRANDES DATES :

Du 23 février au 5 mars 1972 : Le Cameroun organise la première coupe d’Afrique des Nations sur son territoire.

8 mars 1975 : Première célébration de la journée internationale de la Femme.

1982 : Première participation de l’équipe nationale de football les lions indomptables à une phase finale de la coupe du monde de football en Espagne.

1984 : Première victoire des Lions Indomptables à une phase finale de la CAN en Côte d’Ivoire.

21 août 1986 : Eruption de gaz toxiques au lac Nyos (1746 morts).

1988 : 2ème victoire des Lions Indomptables à une phase finale de la CAN au Maroc.

1990 : Grande première pour une équipe africaine en quart de finales de la Coupe du Monde de Football, avec un Roger Milla époustouflant.

1993 : Entrée du Cameroun dans la francophonie

1995 : Entrée du Cameroun dans le Commonwealth.

2002 : Premières médailles olympiques des lions Indomptables à Sydney en Australie.